L’actrice française Marion Cotillard recevra le prix Donostia décerné par le festival de Saint-Sébastien, en reconnaissance du parcours artistique de l’un des visages les plus importants du cinéma contemporain, qui a travaillé aux côtés de cinéastes de l’envergure de Woody Allen, Jacques Audiard, Tim Burton, Abel Ferrara, Steven Soderbergh, Christopher Nolan et Leos Carax.
Le Festival de Saint-Sébastien élimine la distinction de genre dans ses prix pour la meilleure interprétation
L’artiste recevra ce prix honorifique lors de la cérémonie d’ouverture de la 69e édition du festival de Saint-Sébastien, qui, comme le veut la tradition, se tiendra à l’auditorium Kursaal, comme l’ont annoncé ce mardi les organisateurs du festival et comme le rapporte Vozpópuli.
Cotillard (Paris, 1975), lauréate de l’Oscar, du Golden Globe et du BAFTA Award pour son interprétation d’Édith Piaf dans La vie en rose (2007) d’Olivier Dahan, est une fervente défenseuse de la préservation de l’environnement et coproduit le documentaire Bigger than Us, qui donne la parole à une jeunesse engagée et qui sera projeté le 18 au théâtre Victoria Eugenia, après avoir été programmé au Festival de Cannes.
Marion Cotillard : une carrière brillante
Marion Cotillard est née à Paris dans une famille d’artistes et a fait ses débuts au théâtre dès l’enfance sous la direction de son père, Jean-Claude Cotillard. En 1994, après avoir joué dans plusieurs séries télévisées, elle fait ses débuts au cinéma dans L’histoire du garçon qui voulait qu’on l’embrasse, de Philippe Harel. Plus tard, son rôle dans Taxi Express (Gérard Pirès, 1998) lui vaut la première de ses six nominations aux Césars. Elle a ensuite repris son rôle de Lilly Bertineau dans Taxi 2 (2000) et Taxi 3 (2003) – tous deux réalisés par Gérard Krawczyk – les suites de la saga d’action à succès écrite et produite par Luc Besson.
Après les films Pretty Things (Gilles Paquet-Brenner, 2001), pour lequel elle est à nouveau nommée au César dans la catégorie meilleur espoir féminin, Love Me If You Want Me (Yann Samuell, 2003), Big Fish (Tim Burton, 2003), Long Sunday Engagement (Jean-Pierre Jeunet, 2004) ; et A Good Year de Ridley Scott (2006) ; elle a atteint une reconnaissance mondiale avec son interprétation de la chanteuse Édith Piaf dans La vie en rose (Oliver Dahan, 2007), qui lui a valu un Oscar, un Golden Globe, un Bafta et son deuxième César.
Depuis, Marion Cotillard a multiplié les apparitions dans des productions hollywoodiennes telles que Public Enemies (Michael Mann, 2009), dans lequel elle incarne Billie Frechette, la petite amie du gangster John Dillinger ; la comédie musicale Nine (Rob Marshall, 2009), dans laquelle elle a une nouvelle fois montré ses talents de chanteuse et de danseuse ; des films d’action comme Inception (2010) et The Dark Knight Rises (2012), tous deux réalisés par Christopher Nolan ; des comédies comme Midnight in Paris (Woody Allen, 2011) et des thrillers comme Contagion (Steven Soderbergh, 2011), Blood Ties (Guillaume Canet, 2013) et Allied (Robert Zemeckis, 2016). Il a également joué récemment dans Anette de Leos Carax, une comédie musicale qui faisait partie de la section officielle du Festival de Cannes et qui est désormais disponible dans les salles de cinémas .
Controverse autour du prix Donostia décerné à Johnny Depp
Il s’agit du deuxième prix Donostia décerné par les organisateurs de Zinemaldia. Début août, le festival a annoncé l’attribution d’un prix d’honneur à Johnny Depp, une reconnaissance qui met en lumière le travail de « l’un des acteurs les plus talentueux et les plus polyvalents du cinéma contemporain », comme l’avait alors annoncé le festival.
Cependant, cette récompense n’a pas été sans controverse. La présidente de l’Association des femmes cinéastes et des médias audiovisuels (CIMA), Cristina Andreu, a souligné qu’il s’agissait d’un prix inopportun, après la décision d’un tribunal britannique reconnaissant la véracité des publications du média britannique The Sun sur les agressions de Depp sur son ex-femme.
Le directeur du festival, José Luis Rebordinos, a fait valoir dans un communiqué que le festival défend « la présomption d’innocence et le droit à la réinsertion » et que, jusqu’à présent, l’acteur primé « n’a pas été arrêté, inculpé ou condamné pour toute forme d’agression ou de violence à l’égard d’une femme ». Elle a également souligné que le festival respecte les engagements adoptés dans la Charte pour la parité et l’inclusion des femmes dans le cinéma et qu’il a « consciemment promu la présence de professionnelles à la tête de ses départements ».
En effet, ce mardi, le festival a également annoncé une journée de travail avec l’association des femmes professionnelles de l’audiovisuel et du spectacle (H)emen, dans le but de « réfléchir, débattre et parvenir à des accords sur les questions d’égalité des sexes ».